Origine
du décret.
Le décret n°2003-1254
du 23 décembre 2003 renforce les règles de prévention
des risques chimiques.
Il transpose deux directives :
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- la directive du conseil n°
98/24/CE du 7 avril 1998 relative à la protection
de la santé et de la sécurité des
travailleurs contre les risques liés à des
agents chimiques sur le lieu de travail (quatorzième
directive particulière au sens de l'article 16,
paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE appelée
« directive sociale » ou « directive
cadre ») ; cette directive abroge la directive 80/1107/CE
qui était à l’origine des anciennes
dispositions du code du travail.
- la directive n°90/394/CEE
du 28 juin 1990 concernant la protection des travailleurs
contre les risques liés à l’exposition
à des agents cancérogènes au travail
(quatorzième directive particulière au sens
de l'article 16, paragraphe 1, de la directive 89/391/CEE)
; cette directive a été modifiée
par la directive 1999/38/CE du 29 avril 1999 au sujet
notamment des poussières de bois ; c’est
justement sur ce sujet là, en particulier, que
porte le décret du 23 décembre 2003.
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Pour bien comprendre les modifications
du code du travail.
a) Arborescence du risque chimique dans le code du travail
Partie Réglementaire – Livre II
Titre III : Hygiène et sécurité
b) Modifications
- La sous-section 4 est transformée en profondeur : de
nouvelles dispositions générales, pour tous les
agents chimiques, sont intégrées.
- La sous-section 6 relative aux agents CMR est modifiée,
surtout sur la forme : les modifications intègrent les
dispositions générales de la sous-section 4.
- La sous-section 8 est modifiée : de nouvelles valeurs
limites sont données pour les poussières de bois
et le plomb (+ autres dispositions).
Les articles R 232-5-5 et R 232-5-7 du code du
travail sont modifiés.
Toutes les dispositions sont
applicables immédiatement, sauf pour les dispositions relatives
au plomb et aux poussières de bois.

Modifications de la sous-section 4
– règles générales de prévention
du risque chimique.
Les modifications portent sur la sous-section
4. Le nouveau texte supprime les 10 articles R 231-54 à R
231-54-9 et les remplace par les 18 articles R-231-54 à R
231-54-17.
Les points forts sont :
- Champ d’application :
activités exposant à des agents chimiques autres
que CMR (essentiellement traités dans une autre sous-section).
- Définitions : on ne
parle plus de « préparation » ou «
substance », mais d’ « agent chimique ».
On peut noter que les produits non intentionnels entrent alors
dans le cadre de cette sous-section.
- Evaluation du risque chimique :
des critères précis sont listés ; une évaluation
des risques doit être réalisée avant toute
introduction d’un nouvel agent chimique dangereux ; le
lien avec le document unique d’évaluation des risques
est désormais clair : l’évaluation des risques
liés aux agents chimiques est intégrée
au document unique.
- Mesures de prévention :
avec comme objectif de « supprimer ou réduire au
minimum le risque d’exposition » et fondées
sur un principe d’action à la source.
- Information des salariés :
renforcement de l’information des travailleurs
exposés et du CHSCT, l’information doit être
appropriée et actualisée.
- Formation des salariés :
sur les règles relatives à leur protection (et
celle des autres), à l'hygiène et à l'utilisation
des EPI.
- Mesures techniques et organisationnelles
: notamment sur la prévention des risques liés
à l’incompatibilité et l’instabilité
des agents chimiques dangereux.
- Protection collective : vérification
périodique et maintien en parfait état des installations.
- Entretien des vêtements de travail
et équipements de protection individuelle.
- Mesures d’hygiènes :
interdiction de manger, boire, fumer dans les zones concernées.
- Mesures de concentrations des
agents chimiques et procédure en cas de dépassement.
- Limitation des accès
aux zones concernées.
- Système d’alarme et évacuation
du personnel : la procédure d’évacuation
doit être écrite, des tests doivent être
réalisés.
- Notice de sécurité
à chaque poste de travail concerné.
- Exposition du personnel : obligation
de tenir à jour une liste des personnes exposées
(avec nature, degré et durée de l’exposition)
et une fiche d’exposition individuelle (comparable à
celle mise en œuvre pour les agents CMR) pour les agents
très toxiques, toxiques, nocifs, corrosifs, irritants,
sensibilisants, cancérogènes, mutagènes
et toxiques pour la reproduction.
- Examen préalable : obligation
avant la prise d’un poste de travail susceptible d’exposer
un travailleur à des agents chimiques très toxiques,
toxiques, nocifs, corrosifs, irritants, sensibilisants, cancérogènes,mutagènes
et toxiques pour la reproduction, de faire passer un examen
médical et d’actualiser la fiche d’aptitude.
- Rôle du médecin du travail
: examens, collaboration avec l’employeur, information
du salarié exposé, suivi d’un dossier médical.
- Attestation d’exposition : Délivrance
d’une attestation d’exposition dès le départ
d’un salarié exposé (obligation existante
pour les agents CMR).
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